Les Elfes de l'Aube vivent en Seregon dans les royaumes d'Aiseth et Desde, ainsi qu'en Yra, île du continent de Satvar. D'une splendeur éthérée, cette ethnie offre en ses havres de paix un enchantement sans pareil. Raffinés, distingués et fins penseurs, ils échangent volontiers leurs connaissances extraordinaires avec les autres créatures de la belle Rëa. Ils sont réputés esthètes et observent la beauté du monde comme ils apprécieraient la toile changeante d'un tableau grandiose. Paisibles et raisonnés, ils ne souhaitent en aucun cas provoquer le courroux d'autres peuples. Non par crainte, mais simplement par nature. Leurs peaux sont claires, délicates et leurs élégances diaphanes leur valent bien des galanteries. Pourtant, préoccupés par le déclin de leur race, ils ne désirent pas que leur sang se dilue en d'autres populations.
Les Anciens ont le savoir. Les Anciens ont la sagesse. Leurs connaissances se déversent dans le sablier qu'est l'histoire de ce monde et perdurent à travers les âges, après toute Fin.
Les Elfes ont un rapport très particulier avec la connaissance. Les plus âgés d'entre eux, ceux qui ont dépassé sept cents ans, sont vénérés à l'égal des dieux parce qu'ils possèdent en eux les plus grands secrets du monde. La mort d'un Ancien est bien plus dramatique pour les Eleär que la disparition des plus jeunes. Même si ce cycle est naturel, ils l'acceptent avec beaucoup de mal. Les Elfes de l'Aube croient qu'après la mort, les âmes de leurs défunts continuent de vivre sur Rëa. Piégées dans un monde invisible, elles seraient incapables de communiquer avec les leurs, ce qui rend leur perte bien plus déchirante. Vivantes et impalpables, elles errent à la recherche de quelqu'un qui pourra les entendre.
Les Eleär de l'Aube respectent la nature entière comme cycle grandiose de vie et de beauté. Savoir, c'est apprécier ce cadeau qu'est la vie. Observer, c'est aimer tout ce qui fait de Rëa ce qu'elle est. Du bruissement du plus léger des feuillages balayé par la brise, au chant le plus délicat des oiseaux, voir, comprendre, est pour eux la plus belle manière de dépeindre le monde et de l'honorer.
Les Elfes de l'Aube honorent leurs Anciens et leur témoignent encore plus d'égards au jour de leur anniversaire. Ils adorent également des statuettes de métal précieux, créées à l'image des Anciens défunts et placées dans leurs temples. Ils font offrande d'or et de fleurs deux fois par année, et les prient chaque semaine de leur accorder bénédiction. Ils fêtent également l'arrivée du printemps le seizième jour d'Élye, le solstice d'été et le solstice d'hiver.
L'ethnie de l'Aube possède de riches et grandioses édifices où sont priées les âmes des défunts. Ces temples sont gérés par une matriarche ou un patriarche qui sont des Anciens ayant souhaité transmettre leurs connaissances et leur valeur. Les rénovations des temples, la vie des dévots et des rares Anciens à charge de la communauté, sont financées par chacun selon ses possibilités. Il ne s'agit pas d'une taxe, il est simplement de coutume de donner à ces sanctuaires ce que l'on peut offrir. Lorsqu'une famille ne peut participer avec de l'or, elle donne de son temps afin d'aider aux travaux et offices habituelles. Au cours de sa vie et, peu importe son sang, chacun est mené à participer à ces tâches par simple plaisir ou volonté de témoigner sa bienveillance à l'égard du temple. Chacune de ces constructions abrite un esprit de partage et de solidarité. Ainsi, le temple reverse à son tour les possessions matérielles superflues pour aider les plus démunis.
Les coutumes funéraires des Eleär de l'Aube sont similaires à celles des Vreën. Le défunt est préparé par un ancien, les heures suivant son décès puis, est présenté à la famille pour qu'ils puissent le veiller, lui donner les derniers sacrements et demander aux Ancêtres de protéger son âme. Par la suite, ils l'enterrent dans un cercueil de bois précieux, et érigent une stèle sur sa tombe afin d'honorer sa mémoire.
Les Elfes sont considérés physiquement adultes au même âge que les Valduris, vers vingt ans, car ils se développent de la même manière. Ils sont pleinement conscients de leur être et de leur état vers leurs quarante ans, qui est leur âge de raison.
L'éducation des enfants se fait à travers l'étude de toute chose. Très jeunes, ils sont éduqués par les vénérables anciens réputés très sages, qui dispensent toutes formes de cours sur les savoirs de la lecture, de l'écriture, parfois du chant, de la danse, de l'astronomie, des cycles naturels, de la faune et de la flore. On ne peut pas dire qu'un Eleär cesse un jour d'apprendre, car leur soif de connaissances est insatiable et ils retirent d'elle un bonheur et une plénitude certains. Dotés d'intellects hors du commun, les elfes sont généralement très cultivés. Pourtant, car elle est rare, la force est tout aussi encensée. Les parents initient également leurs enfants au respect de la nature et de ses cycles perpétuels. Contrairement aux Elfes Noirs, les parents et les enfants restent très liés tout au long de leur vie. S'ils suivent leur propre chemin, ils tenteront de ne jamais se perdre de vue. Il n'y a pas réellement de concept de majorité chez les Elfes, car leur éveil et leur sagesse sont ceux qui déterminent s'ils peuvent ou non partager leurs voix, leurs choix.
Les Eleär se lient souvent jusqu'à leur mort à leur compagnon. Le rang social, la richesse et la pauvreté ne comptent pas. Parfois, certains Elfes avides de possessions matérielles arrivent à séduire à de mauvaises fins. S'ils sont démasqués, ils sont alors simplement rejetés par leur époux, sauf si celui-ci est vraiment tombé amoureux et assume pleinement de cette union initialement vénale. Les cœurs délicats des Elfes peuvent être facilement brisés, fort heureusement certains, au contact des autres races, ont appris à endurcir leurs âmes. Les adultères sont rares, mais peuvent exister. Si la jalousie est présente, l'amour vaincra ces épreuves. Si au contraire, l'Elfe trahit ne le supporte plus, il lui suffira de mettre fin à son union. Les mariages sont célébrés dans les temples et les unions sacrées par le patriarche ou par la matriarche, Grand Prêtre de l'édifice. À cette occasion les Elfes chantent et dansent au cours d'un banquet.
La justice est appliquée par les milices et les gardes ou par les seigneurs qui règnent sur leurs régions. Des procès sont soumis à une assemblée afin de décider du sort des criminels. La peine de mort n'est pas officiellement acceptée par les Elfes, mais parfois, pour les cas les plus graves, elle est appliquée avec regret. Mettre fin à la vie d'un Elfe est un choix difficile, car ils sont déjà en déclin. Déclin initié par les massacres dont ils furent longtemps les victimes. Les peines moyennes conduisent à des emprisonnements longs. Les peines légères à des emprisonnements courts ou à des travaux d'intérêt général, souvent de rénovation du patrimoine et des temples.
Il n'existe aucune infirmité chez les Eleär, sauf si elle résulte de blessures. Cette race, trop parfaite, n'est que beauté. Les blessés sont regardés avec dégoût, mais toutefois bien acceptés par la société.
Les Eleär, fiers mais ayant souffert, ont su s'adapter aux autres par obligation. Le regard qu'ils portent sur les autres est souvent empli de mélancolie, de douloureux souvenirs à propos de leur douloureux passé.
Les Elfes se sentent supérieurs par essence, mais ils craignent les Valduris. Ces derniers les fascinent autant pour leur vie éphémère, leurs ingéniosités amusantes, que pour la cruauté dont ils peuvent faire preuve. Les seuls qui trouvent grâce à leurs yeux sont peut-être les Sharda du Sud, très semblables à leurs cousins Elfes Sauvages, mais leurs contacts ont été assez rares. Les Eleär, à cause d'un passé difficile avec les Vreën, essaient d'éviter au maximum les échanges avec le peuple Valdur qu'ils ne portent pas dans leur cœur.
Les Eleär du Crépuscule et Villileär sont leurs frères. Si, pour des questions de religion ou de mœurs, ils ne se comprennent pas toujours, ils se respectent mutuellement et sont en paix. Il y a quelques centaines d'années, les Elfes Noirs se sont soulevés contre leurs cousins de l'Aube pour des questions de terres et de croyances, mais le temps et les lois apaisèrent leur colère et leur tristesse. Les Elfes de l'Aube les pardonnèrent, mais possèdent tout de même un léger ressentiment à leur égard.
Il est impossible de dire ce que les Eleär pensent des Atlantes, qui leur sont à la fois similaires et différents. Une sorte de rivalité s'est immiscée entre eux malgré eux, mais ils ne se sont jamais combattus. Ils restent simplement indifférents sauf en ce qui concerne la connaissance. Ils aiment échanger leurs savoirs mutuels lorsqu'ils se rencontrent.
Malgré leurs rivalités millénaires, les Elfes ont su mettre de côté les différends qui les opposaient jadis aux Nains dans leur déchéance mutuelle. Ils échangent et les accueillent ainsi volontiers, quoi qu'avec d'immenses réserves.
Sans aucun doute, les Elfes considèrent les Ordhaleron comme des abominations de la nature qui n'ont pas le droit de souiller Rëa de leurs cruels desseins. Si la haine leur est rare, ils haïssent pourtant profondément ceux qui les ont exterminés et délogés de leurs terres, leur causant par la suite un affreux trouble avec les Valduris chez qui ils crurent trouver refuge. Ils sont pour les Eleär la cause de tous leurs maux, et celle de la disparition de leur race.
Chaque jeune Eleär de l'Aube ou du Crépuscule, garçon ou fille, peut être sélectionné pour ses talents naturels en archerie, sa force ou son intelligence vivace. Si les autres adolescents intègrent l'armée des Elfes par choix et développeront leurs compétences pendant les trente années d'entraînement, les premiers seront fortement poussés à intégrer les rangs militaires. Tous ceux qui désirent entrer dans ces ordres peuvent y être admis et les plus solides d'entre eux se verront confier une place au sein de l'infanterie ou de la cavalerie moyenne. Il est si rare pour un Elfe de posséder la puissance physique nécessaire que les soldats combattants seront les plus choyés et les plus entraînés : si posséder un esprit acéré est encensé, être fort est encore plus glorifié. Car si les Eleär sont solides stratéges, les batailles rangées et le corps-à-corpssont parfois inévitables. Il est à noter que les Elfes Noirs sont souvent plus forts que les Elfes de l'Aube, ce qui a conduit la formation de cette armée commune.
L'armée des Elfes est très différente de celles des Valduris ou des Ordhaleron. Il y a peu de combattants, car ce peuple n'est pas taillé pour les affrontements. Toutefois, leur ingéniosité et leurs grands savoirs leur permettent de pallier ce désagrément d'importance. Leurs méthodes stratégiques sont redoutées, car si les Eleär ne combattent qu'en dernier recours, ils sauront déjà tout de leurs ennemis grâce à leurs espions et éclaireurs. Les armées elfiques sont détachées selon des zones géographiques précises et calculées. Chaque détachement a son importance et une place déterminée.
Les bastions Elfiques sont composés d'hommes et de femmes. Le quotidien est dédié à l'entraînement physique et psychique, mais pendant leurs périodes de repos les Eleär peuvent se prélasser et profiter des jardins, musiciens et bains chauds que possède leur caserne. Les soldats vivent loin de leurs familles et les voient généralement peu car ils ont obligation de résidence. Toutefois, il n'est pas rare de voir des couples se former au sein même de l'armée.
Le Roi est le chef du Royaume et possède les pouvoirs décisionnels. Il est protégé par une garde d'élite, composée des meilleurs guerriers et stratèges de l'armée. Le Roi est assisté d'un Haut Conseil, formé de plusieurs dirigeants des Hautes Maisons, qui gère avec lui le pouvoir exécutif limité par des traités et constitutions de son gouvernement.
Le pouvoir législatif est partagé entre les Hautes Maisons, qui sont garantes du respect des réformes de chaque région et du pays.
Chaque région est dirigée par une Haute Maison, choisie au mérite parmi toutes les Grandes Maisons des cités de son territoire. Cette dernière gère de manière autonome l'organisation de la protection de son territoire et du peuple et collecte les impôts de chaque Maison pour le Roi. Elle met en place les stratégies de défense de son peuple.
Les villes et villages sont dirigés par des Grandes Maisons et chaque quartier est géré par une Maison. Ces nobles familles doivent s'assurer de la bonne collecte des taxes à transmettre aux Hautes Maisons, ainsi que du bien-être des habitants de leur cité. Ces Maisons sont toujours nommées au mérite par la Haute Maison de leur région et veillent à l'application des lois par le peuple. Elles sont également en charge de coordonner les milices internes veillant à la sécurité des villes.