Les Inoës vivent en Seregon, dans les empires d'Ysino et Usha. Leur taille moyenne oscille entre un mètre cinquante pour les femmes, et un mètre soixante-dix pour les hommes. Ils sont plus les plus petits des Valduris, mais certains peuvent ne pas correspondre à ces critères généraux. Les Inoës ont une relation complexe avec le monde qui les entoure et leur foi est un mélange d'animisme et de polythéisme. Respectueux de la nature et des hommes, ils ne cherchent pas tous la conquête désespérée de nouveaux territoires. Leurs coutumes découlent de leur considération envers la nature. Leurs yeux sombres sont en amande et leurs cheveux bruns ou noirs sont aussi lisses que les fibres de la soie qu'ils sont les seuls à si bien travailler. Leur peau est marmoréenne. Leurs talents artistiques en musique, chant, décoration, ou création d'objets sont reconnus en tous lieux et très appréciés.
Lorsque les dieux descendirent sur cette terre, charmés par ses plaines verdoyantes et sa beauté changeante, ils créèrent des êtres plus intelligents que les animaux qui la peuplaient, leur insufflèrent la vie et la conscience, puis leur ordonnèrent de respecter chaque chose en Rëa. Farceurs, les dieux décidèrent de résider dans des lieux insolites où chacun pourrait les trouver par mégarde et forcer ainsi leur courroux. En effet, s'ils créèrent des êtres doués de pensée, ce ne fut que pour leur propre divertissement.
Les dieux que les Inoës considèrent peuvent prendre diverses formes et se trouver en tout lieu, dans chaque pierre, dans les eaux de chaque rivière. Ni bons, ni mauvais, ils s'amusent à effrayer les créatures de Rëa et peuvent leur apporter bonheur ou malheur. Les Inoës ont un dieu et esprit naturel pour tout concept établi, il serait donc difficile de tous les lister. S'il existe le dieu des enfants, le dieu de l'eau, celui du vent, des chats, des renards, de la pierre et des montagnes, il existe aussi celui des épidémies, de la famine, des insectes ravageant les récoltes et de la mort. La relation que les Inoës entretiennent avec leurs dieux-esprits est complexe, basée sur le respect de la nature tout entière. Gare à celui qui déclencherait l'ire d'un esprit, car il apporterait sur lui le malheur et l'infortune. Les démons quant à eux, prennent des formes tout aussi variées que celles qu'empruntent les dieux. Initialement, il s'agissait d'entités qui protégeaient les Inoës des esprits maléfiques, mais côtoyant le vice et le mal à leurs côtés ils devinrent malfaisants. Ils peuvent hanter certains lieux ou certaines créatures.
Les Inoës croient également en la présence des ancêtres à leurs côtés et leur vouent un culte quotidien.
Même s'il ne s'agit ni d'une philosophie, ni d'un code, la religion Inoë est basée sur le respect de la nature et des cycles naturels. Le respect des ancêtres, des morts et des vivants y est primordial car il mène à l'harmonie, à la simplicité et à la sincérité intérieure.
Les rites Inoës visent à honorer les dieux et les ancêtres. Actes de purification, les prières et ablutions renforcent l'âme du croyant et le protègent du mal et des esprits malins. Chaque événement naturel, chaque dieu, sont fêtés à certains moments de l'année. Là encore, les célébrations sont si nombreuses qu'en faire la liste serait impossible, même pour un Inoë baigné dans cette culture si particulière. Les prêtres et Gunshi (augures) Inoës décident à l'avance, en calculant les signes divins, l'évolution des saisons et des étoiles, de la date de célébration de chaque commémoration. Les ancêtres sont priés chaque jour de protéger la famille.
Chaque enfant né Inoë est éduqué dans la croyance populaire. Il est relativement difficile pour un allochtone d'appréhender l'entièreté de cette religion tant elle est vaste et complexe. Toutefois, un Inoë admettra quiconque désire apprendre ses coutumes et respecter ses dieux. Pour eux, il est incorrect de réfuter l'existence des esprits ou de quelconque divinité. Ils acceptent ainsi toutes les dévotions tant que celles-ci instruisent la valeur de la vie et du respect.
Les sanctuaires Inoës sont gérés par les Gûji, qui sont au sommet de la hiérarchie du temple. Il est assisté par un adjoint nommé Neji. Dans tous les territoires Inoës, les Gûji et leurs Neji communiquent avec un Gunshi afin de confirmer la date de chaque célébration. Quatre moines prieurs sont également présents dans chaque édifice, ainsi que deux moines-guerriers appelés Sôhei. Des subalternes sont chargés d'effectuer les tâches d'organisation des cérémonies et les travaux quotidiens au sein du temple. Des femmes prêtresses sont également admises dans quelques sanctuaires. Généralement, elles sont considérées comme clairvoyantes et lient le monde invisible à celui du visible. On les demande lorsqu'on veut s'adresser à un dieu, un esprit, ou à un ancêtre. Les ordres religieux Inoës sont intégrés dès la petite enfance, au choix de la famille et les jeunes sont élevés et éduqués par les moines.
Juste après la mort, les Inoës préparent le corps du défunt en humidifiant ses lèvres d'eau afin que celui-ci renaisse (réincarnation). Durant la veillée funèbre, ils déposent de l'encens et des fleurs à ses côtés pour l'apaiser et pour apaiser les esprits, afin qu'ils veillent sur lui. Le corps est ensuite brûlé et une stèle est érigée près d'un temple, sur laquelle on posera diverses offrandes pour comémorer son souvenir.
Les enfants sont considérés pleinement adultes à leurs seize ans. Une célébration est alors effectuée, au premier jour de la floraison des cerisiers qui se déroule entre les mois d'Elye et Mëra. Sa date est décidée quelques cycles lunaires auparavant par les Gunshi qui sont les seuls à pouvoir précisément déterminer la date propice à cet évènement. Les jeunes filles sont alors revêtues de vêtements de soie sublimes, leurs coiffures sont complexes et piquées de fleurs et les garçons sont vêtus de kimonos richement décorés. Ils déambulent dans la ville dans laquelle des étals itinérants se placent partout afin de ravir les passants lors de ce jour particulier. Ensuite, ils se dirigent dans les temples afin de prier auprès de leur famille et de leurs amis, souhaitant à leurs proches le bonheur. C'est l'occasion pour les jeunes et pour leurs familles de ne pas avoir à travailler et de profiter de moments ensemble, d'échanger avec les autres. Des banquets, pendant lesquels on chante et on danse, rassemblent au soir le clan entier.
L'éducation des Inoës est ferme. Les garçons sont formés par leurs pères à leur futur métier, les filles apprennent ce qu'elles doivent savoir de la bonne tenue d'une maison et du tissage de la soie. Pour les plus pauvres, les distractions sont peu accessibles et donc peu nombreuses. Pour les plus aisés, les célébrations récurrentes sont des occasions de partage, de rencontres et de plaisir. Très jeunes, on apprend à lire, à écrire et à compter. Les familles éloignées des villes n'ont généralement pas accès à cette éducation intellectuelle. Plusieurs générations d'une même famille vivent souvent sous le même toit. Cette cohésion est courante et utile à de nombreux égards. Les plus âgés peuvent en effet s'occuper de l'éducation des jeunes pendant que les parents s'emploient à d'autres tâches. Ces familles unies et souvent nombreuses, qui vivent sous le même toit ou dans des habitations très proches les unes des autres, sont appelées clans. Un clan ne doit jamais être déshonoré par l'un de ses membres.
Les règles amoureuses des Inoës sont très strictes. Bien souvent les mariages sont arrangés, cependant il existe encore des mariages d'amour, lorsque le milieu social exigé convient aux deux familles ou lorsque l'amour est vraiment sincère et ne peut être remis en question pour des questions vénales. C'est souvent le cas lorsque des enfants se connaissent et se fréquentent depuis le plus jeune âge. Le mariage est célébré par le Gûji au cœur du temple qui unit alors, devant les dieux-esprits et les ancêtres, les âmes de ceux qui deviendront époux jusqu'à leur mort. Le mariage conduit toujours à un banquet et à une fête. L'adultère reste un sujet tabou pour les Inoës. Il se pratique dans le silence et la discrétion, car il est un déshonneur pour le clan de l'époux ou de l'épouse trompé. Les maisons de passe, ou pour les plus riches les maisons de Geisha qui sont des hôtesses formées tout autant au chant, à la danse et à la conversation qu'au sujet de l'amour, sont courantes et largement fréquentées.
La justice est décidée par les gouverneurs des régions et appliquée par les dirigeants militaires présents lors d'un procès dans le respect des lois des Inoës. Le meurtre, le complot et la corruption sont punis par la mort. Le vol, les agressions physiques, sont punis de peines sévères d'emprisonnement. Une femme violée, quant à elle, décide du châtiment de son violeur : mort, bannissement ou tout autre châtiment qui lui convient d'appliquer. Il arrive fréquemment que le déshonneur conduise au suicide volontaire de celui qui l'a initié, lorsque son esprit est trop hanté par les faits qui lui sont reprochés.
Les infirmes et difformes n'ont pas de place dans la vie des Inoës. Ceux-ci les considèrent incapables de vivre en société. Cela est tristement vrai et ils sont souvent abandonnés à leur sort. Des dispensaires et orphelinats existent pour leur offrir asile et leurs gérants, souvent des moines charitables, les mettent à contribution de la vie de l'édifice.
Les Inoës sont très fermés, centrés sur eux-mêmes. Ainsi, leurs contacts avec l'extérieur se sont surtout développés par le commerce dont ils ont cruellement besoin.
Leurs relations sont presque inexistantes. Ils considèrent les Alsderns et les Nains comme des rustres sans éducation, des barbares sanguinaires pour les uns, des porcs sans manières pour les autres.
Leurs relations ne sont ni difficiles, ni amicales. Disons que les intérêts sont l'essence de leurs échanges, souvent commerciaux. Ils raffolent des denrées qui leur proviennent des terres Vreën de Seregon, continent où ils résident.
Leurs différences physiques, la couleur de leur peau et leurs coutumes les différencient trop. Ils n'apprécient pas le grand luxe exalté par les Sharda du Nord, ni la grande simplicité - jugée primitive - des Sharda du Sud. Ils respectent pourtant les croyances de ces peuples.
Fascinés par l'image de beauté et d'éternité de ces races, ils ont souvent tenté de les approcher. Curieux les uns des autres, ils ont parfois réussi à communiquer, mais leurs grandes différences les ont peu à peu éloignés.
Ils considèrent les Villileär comme des êtres sauvages, trop différents d'eux. Ils ne les fréquentent pas, n'ont ni inimitié, ni amitié pour eux. Ils leur sont simplement indifférents.
Exécrés pour leur côté sanguinaire, les Ordhaleron sont considérés comme les plaies de Rëa qui perturbent l'équilibre immuable du monde. Malheur à l'Ordhaleron non repenti qui viendrait errer dans l'un des deux empires Inoës...
L'éducation des jeunes guerriers est faite de père en fils. Si on naît dans une famille de guerriers, on le devient. Et même s'il s'agit d'un fait rare, il est possible de voir un père n'ayant pas de fils transmettre à sa fille aînée les savoirs du combat. La formation des jeunes commence très tôt, dès le plus jeune âge. On ôte toute marque d'affection du quotidien et on force les enfants à assister à des exécutions afin d'annihiler la peur des morts et de la vue du sang, de les rendre impassibles. Ils sont souvent envoyés, seuls et en pleine nuit, sur les lieux du supplice et doivent ramener la tête du condamné à leur père ou à leurs aînés. Outre ces entraînements psychiques difficiles, les séances d'exercices physiques quotidiens sont longues et pénibles. Pourtant, ils sont destinés à faire d'eux de vrais combattants. Il est fréquent de voir les Inoës s'entraîner dans la neige, pieds nus, ou de nager dans des eaux glacées. Les distractions des jeunes sont moindres et seuls les repas abondants ou le sommeil les détachent de cette vie laborieuse. Au cours de l'adolescence, le futur guerrier est plus libre de ses mouvements et on lui apprend à vénérer ses ancêtres et les dieux. Toutefois, il doit garder en tête que, s'il est capable d'agir selon son propre jugement, il n'a pas à commettre la moindre erreur, car elle ne sera ni tolérée, ni pardonnée.
On distingue deux types d'armées chez les Inoës. La première est dédiée à la protection du territoire, tandis que la seconde est au service de l'Empereur. Elles sont toutefois organisées avec les mêmes grades et types de combattants. L'armée impériale siège au sein de l'immense palais de l'empire Inoë auquel elle appartient. Le Sô Daishô est le dirigeant de toute l'armée d'une cité ou d'un clan et en est le centre stratégique militaire. Il est secondé par le Fuku Taishô et le Waki Daishô qui sont respectivement l'adjoint du Sô Daishô et le responsable des tâches administratives. L'armée et la milice sont dispersées dans chaque ville et sont dirigées par un Taishô, un commandant répondant aux ordres du Sô Daishô. Les Sô Daishô administrent des groupes d'une quinzaine de Taishô. Le Taishô, qui commande aux autres escadrons, doit veiller au bon fonctionnement de ses troupes et commande à la vingtaine de Sakite Daishô, Musha Daishô, Ashigaru Daishô, Nagae Daishô et Yumi Daishô qui dépendent de lui.
Il existe également des moines combattants, appelés Sôhei et formés au sein de l'armée. Ils sont soldats mais veillent surtout sur le temple dans lequel ils officient. Ils peuvent rejoindre les batailles.
Que le combattant ait une famille ou vive au sein de son groupement, il passe généralement son temps à l'entraînement et, en cela, il s'agit d'une armée extrêmement redoutée. La vie d'un défenseur Inoë est rude, mais la satisfaction et l'honneur d'être un guerrier l'emportent sur tout autre sentiment.
L'Empereur est le chef de l'Empire et possède tous pouvoirs. Il est protégé par l'armée Impériale. L'Empereur est assisté d'une Haute Administration, qui lui tient lieu de conseil. Ses membres sont garants des lois et de leur application. Les Gouverneurs, ou Shoguns, font également partie de cette Haute Administration.
Le gouvernement des Provinces est géré par des Shoguns, souvent issus de haut lignage et qui doivent s'assurer de la collecte d'impôts pour l'Empire, ainsi que de la protection de leur peuple. Ce titre est généralement héréditaire. Ils veillent à l'exécution des lois dans leur territoire et sont également ceux qui coordonnent la mise en place de groupes de samuraïs dans chaque ville, lorsque cela est jugé nécessaire.
Les villes et villages sont dirigés par des Clans qui doivent s'assurer de la bonne collecte des taxes à transmettre à leur Gouverneur, ainsi que du bien-être des habitants de leur cité. Ces familles sont dirigées par leur Chef de Clan et veillent à l'application des lois du quartier dont elles font partie. Ils sont également en charge de coordonner les milices internes veillant à la sécurité des villes.