Ce peuple de bâtisseurs souterrains et forgerons au style géométrique si particulier, s'est établi en Satvar, il y a des milliers d'années de cela. Pourtant, écrasés par la domination Vreën et leur nombre conséquent, par le caractère extensif et conquérant de ces derniers, les Nains ont perdu leurs terres. S'exilant partout dans le monde et notamment chez les Elfes sensibles à leur sort, ayant vécu un malheur similaire, ils ont gardé rancune envers l'ensemble des Valduris... Les nains peuvent être blonds ou bruns, surtout roux. Leurs faciès sont souvent taillés à la serpe, leurs nez épais. Leur barbe est leur plus grande fierté qu'il s'agisse des hommes, ou bien des femmes toutes aussi dotées de cette même pilosité, quoi qu'elle se fassent désormais rares en ce monde. D'une taille moyenne d'un mètre vingt, ils sont trapus, bourrus et pourvus d'un humour certain. Peuple épars, guidé par la volonté de la survie, leurs talents naturels vont à la chasse et à la forge des armes dont ils ont besoin pour se protéger. Ils vivent en moyenne quatre cent vingt ans.
Les Nains sont disséminés à Lorh, royaume du Continent de Satvar, en Seregon, en Ordanie, ainsi qu'en Radjyn depuis des centaines d'années, après que les Vreën les aient rudement chassés de leur propres territoires. Fort heureusement, grâce à l'appui des Eleär, le Roi des Nains, Dwilan Boradur, a repris le trône de Lorh, leur pays originel.
Nos aïeuls restent en nos cœurs comme le témoignage du passé qui fut le nôtre. Par les Trois, nos haches et nos boucliers sont frappés des souvenirs de nos lignées. Au son de nos chants ancestraux et profonds, résonnant dans les cavernes et les grottes de ce monde hostile, nous honorons leur essence, buvons à la gloire de nos grandes édifications.
Les Nains croient en l'existence de trois dieux sans visages, dont les noms se sont perdus à travers les millénaires d'errance. Cette Trinité s'adjoint en tant que Créateur, Destructeur et Destin. Le Créateur est celui qui a façonné Rëa de ses mains d'argile, y a apposé la vie, les roches et l'Éther de ce monde, le Destructeur est celui qui maintient l'équilibre entre la vie et la mort, tandis que le Destin veille aux enchevêtrements des trames entre les êtres : vivre, se lier, mourir, nourrir la terre. D'essence particulière, les Trois forment un Tout divin tandis que les Ancêtres les rejoignent dans la voûte céleste qui est leur éternelle demeure.
Ce que prône la croyance Naine est le respect des cycles de vie, de respect et de mort. Les Trois font partie d'une foi inébranlable en les philosophies de toute chose et le respect de la famille et des anciens est essentiel à la cohésion du monde. Ils acceptent le destin comme la fatalité et n'ont guère peur de la mort. La joie est essentielle pour s'épanouir, exister et profiter des cadeaux de la terre est un sacrement ; pour ce peuple longtemps fustigé par l'oppression Valdur, la fête fait partie d'un quotidien.
Les Nains pratiquent souvent l'art des Runes afin de faire appel aux oracles des Trois. Ces runes sont transmises de génération en génération et gravées sur des pièces de bois ouvragées. Seuls les Nains les plus sages et les plus avisés peuvent décrire avec précision les augures ainsi transmises. Il ne s'agit pas de magie, mais de divination.
Peuple condamné à l'errance, les ordres religieux n'ont pas perduré. Les transmissions des savoirs des Trois et la déférence envers les ancêtres se transmettent par les aînés. Des chapelles et autels dédiés à la Trinité sont disséminés partout dans le monde et sont plus des lieux de recueil que de vénération.
Les Nains enterrent leurs défunts, tout comme les Vreën. Condamnés à l'errance, ils souffrent par ailleurs lorsqu'ils doivent procéder à leurs cérémonies sur leurs terres natales. Le Chef des Nains péris est celui qui prend la place de père, ou de prêtre, et prononce quelques mots à l'égard du défunt. Une pièce d'or est mise entre les dents de celui-ci afin qu'il soit toujours riche dans l'autre vie.
Les Nains sont considérés comme adultes à leurs cinquante ans. Avant cela, ils ne sont pas jugés aptes à prendre des décisions importantes ou à imposer leurs idées à leurs aînés.
Les jeunes Nains sont éduqués par leur famille, ainsi que par les proches du petit groupe qu'ils peuvent former. Ils apprennent ainsi à lire les runes, à parler leur langue ainsi que le Kaerd, à écrire, mais aussi et très souvent la géologie, la minéralogie, la forge, l'armement et surtout la valeur monétaire de chaque chose en ce monde. Peuple dont les coutumes sont régies par les échanges commerciaux et surtout, l'amour de l'or, on les prendra peu pour des billes en terme de négociation.
Souvent, l'amour est question d'intérêt pour ce peuple avide de richesses. Les Naines étant peu nombreuses, elles sont très convoitées et choisissent généralement le plus fort et le plus riche de tous leurs prétendants. L'union dont la date est décidée par les runes est pratiquée par un Ancien, si possible près d'un autel dédié aux Trois, mais peut être révocable pour multiples raisons.
Le viol et le meurtre sont interdits. Le vol, lui par contre, est monnaie courante à condition que les Nains ne subtilisent pas la propriété d'un autre Nain. Cela est évidemment fortement encouragé lorsque pratiqué dans les poches de ces immondes Vreën. Peuple farouche, si un crime est commis dans un confinement de Nains, le forfait est puni de bannissement pur et simple.
Un Nain reste un Nain malgré ses difformités. Peuple en déclin, aucun des leurs n'est jamais laissé en retrait. Qu'il s'agisse d'une jambe ou d'un bras en moins, d'une face ravagée, le respect se fonde sur la valeur des êtres, non de leur physique. Par ailleurs, considérés comme loin d'être beaux en comparaison des autres races, ils attachent peu d'importance au corps.
Les nains n'ont point eu le choix de leurs alliances, dans leur difficile errance et les sarcasmes, le racisme ou l'exil auxquels ils ont pu faire face. Toutefois, ils peuvent se montrer aimables lorsqu'ils oublient leurs anciennes rivalités.
Les Nains détestent pour majorité les Vreën qui les ont forcés à la réclusion, au bannissement. Ils s'en méfient comme la peste et restent très peu amis avec eux.
Les Alsderns et les Nains, sûrement à cause de leurs idiomes aux origines similaires, ainsi que de leur brutalité fondamentale s'entendent plutôt bien. Ils ont longtemps été soutenus par ces derniers dans leur exil, échangeant volontiers le peu qu'ils avaient contre des pierres précieuses que les Nains minaient.
Dans leurs voyages, bon nombre de Nains ont atterri temporairement, ou plus définitivement, dans les contrées des Sharda. Leur goût commun pour les matériaux précieux fut salvateur dans les relations diplomatiques qu'ils entretiennent toujours - avec les Sharda du Nord - mais avec réserve.
Les Nains ont eu peu de contacts avec ces derniers. Pour eux, ils restent intrigants et, ma foi, fort bizarres. Leurs coutumes et leurs croyances sont trop complexes.
Si la rivalité des Elfes et des Nains fut millénaire, le secours qu'ils leur apportèrent fut leur seul radeau... Si les Nains se plaisent à traiter ces maigrelets de bouffeurs de salade, qu'ils apprécient tout autant leur faire quelques mauvais coups sans gravité par simple et gentille provocation, ils se sont quelque peu attachés à leurs compères géants.
Eressåe ? Parrrr la barrrrbe de ma grrrand-mèrrre, c'est quoi ça ? Encorrre des bouffeurs de salade ?
Les nains ne les aiment pas. C'est aussi simple que cela.
Tout Nain assez solide désirant s'enrôler dans l'armée des Nains peut prétendre à un rang et y être intégré dès sa prime jeunesse. Il est alors éduqué au sein des menus bastions Nains qui perdurent en leurs terres. Nains et Naines sont considérés comme égaux car dotés de la même force, du même esprit combatif et surtout, car il est parfois difficile de distinguer leurs genres.
L'armée Naine est loin d'être désorganisée, malgré le côté borné (inhérent aux Nains) de certains de leurs guerriers... Les bastions sont des forteresses toujours creusées à flanc de falaise ou de montagne. Des détachements mobiles existent partout dans le monde afin de protéger ceux de leur race. Dotés d'ingénieries mécaniques sans pareil, leurs engins de guerres sont dévastateurs et puissants. Forts par essence, le combat est taillé sur leurs visages et ancré dans le cœur de ce peuple déchu. Les armées sont organisées pour la défense, majoritairement. Pourtant, si l'occasion leur était donnée, ils montreraient en quoi ils sont capables. Leur ténacité est à toute épreuve et leur endurance un fardeau pour leurs ennemis. Les armées sont majoritairement dirigées par le Roi, souvent à distance grâce à des pigeons messagers qui transmettent ses ordres.
Les guerriers peuvent avoir une famille mais sont sommés de résider au bastion. Les entraînements quotidiens sont entrecoupés de soirées souvent arrosées. Quoi qu'on en dise, un nain reste un nain !
Le Roi des Nains, ayant enfin récupéré ses terres, a gardé l'organisation Vreën afin de permettre à ceux qui vivent encore en Lorh de ne pas être déstabilisés. Il est assisté par un Ministre Nain, un Haut Conseil formé de Nains, mais aussi de Vreëns, et est soutenu par son Seigneur Nain qui lui tient lieu de conseil militaire.
Les régions de l'unique pays Nain sont gérées par des Seigneurs : ducs, barons, marquis ou comtes, descendant de lignées de haute noblesse qui doivent s'assurer de la collecte d'impôts du Royaume, ainsi que de la protection de leur peuple. Ce titre est généralement héréditaire. Ils veillent à l'exécution des lois dans leur fief et sont également ceux qui coordonnent la mise en place de bastions de l'armée dans chaque ville, lorsque cela est jugé nécessaire.
Les villes et villages sont dirigés par des Prévôts. Ces derniers doivent s'assurer de la bonne collecte des taxes à transmettre à leur Seigneur, ainsi que du bien-être des habitants de leur cité. Ces Prévôts sont toujours nommés par le Seigneur de leur région et veillent à l'application des lois par le peuple. Ils sont également en charge de coordonner les milices internes veillant à la sécurité des villes.