Au diapason de la brutalité et de la monstruosité sans nom de ce regroupement maudit, le physique des Ordhaleron est inquiétant. Certains peuvent ne rien avoir en commun avec les autres races de Rëa, d'autres par contre possèdent un attrait indéfinissable et irrésistible. L'attrait du mal.
Il y a cinq mille ans, l'essence maléfique de certaines créatures humanoïdes abominables de Rëa s'est émoussée. Ayant perdu leurs grands pouvoirs, se sentant pitoyables, celles-ci se sont laissées envahir et exterminer par les Valduris. Lassés par les massacres, les Ordhaleron retrouvèrent leur combativité. Il y a mille cinq cent ans, à ce que l'on appelle l'ère des Démons Rouges, le peuple Ordhaleron fut fédéré et créé. Malgré leurs races originelles et leurs traits caractéristiques différents, leur seul salut résidait à regrouper ce que l'on appelle « les êtres maudits » de Rëa. De ce fait, ils ne désirent pas être distingués les uns des autres. Peu importe son origine, un Ordhaleron reste un Ordhaleron. Il est donc impossible de les décrire simplement, mais ils peuvent être reconnus aussi aisément qu'on distingue un homme d'une femme. Des cornes, des iris rougeoyants, des protubérances étranges, des canines trop développées, une peau écailleuse, la liste est longue...
« Nous sommes une seule voix. Nous sommes légion, nous sommes vengeance. »Voici le dogme de l'Ordhaleron. Refusant toute divinité ou croyance spirituelle, ils se considèrent eux-mêmes comme déités. Méphitiques, leurs sombres desseins ont asservi nombre de peuples à leur joug sinistre. Implacables, certains sont experts dans l'art de s'entre-tuer pour les plus futiles des raisons. Et ceux-là attendent toujours "Son" retour afin de reprendre de droit l'ascendance sur le monde entier. Par chance, dira-t-on, les plus abominables ou ceux à l'apparence la plus animale ne vivent que jusqu'à cinq cents ans, les plus esthétiques des leurs vivant, quant à eux, trois cents ans tout au plus. Les plus laids ont bien besoin de plus de temps pour réussir à trouver celui ou celle avec qui engendrer leurs affreux rejetons...
Ordhaleron est à l'origine le nom d'un démon légendaire des contes de Rëa.
Les Ordhaleron ont conquis les îles de Neya et de Sunaï il y a plusieurs centaines d'années, exterminant les Eleär qui ne souhaitaient pas les quitter.
Les races qui forment la coalition des Ordhaleron sont si hétérogènes que leurs coutumes de rituels de passage à l'âge adulte, s'ils ont pu exister un jour, ont disparu. En lieu et place existe un rituel annuel de preuve de valeur qui se déroule lorsque les Ordhaleron atteignent l'âge de vingt-cinq ans. Les volontaires sont placés dans une immense arène et conduits à se battre entre eux avec les armes qu'ils désirent. Aucune règle n'est établie. Seuls les plus forts survivent. Parfois, lorsqu'un combat est satisfaisant pour tous les spectateurs de cette immense rixe, l'empereur écoute la voix de son peuple et décide de la survie ou de la mise à mort du combattant à terre. Ceux qui ne veulent pas participer à ces affrontements n'auront aucune chance d'accéder à des grades importants dans la Légion, ni d'assurer des fonctions importantes au sein de leur cité. Ils seront même la risée des leurs pendant quelques années.
L'éducation la plus courante est l'éducation militaire au sein de la légion. Pour ceux qui se prédestinent plus à l'artisanat ou à des métiers intellectuels, d'immenses écoles dispensent des cours de toutes matières. Au sein du foyer, la vie peut être douce ou bien rude. Si ces créatures sont aussi différentes, leurs mœurs sont aussi complexes que disparates. Généralement, le culte à l'empereur et au dogme des Ordhaleron est enseigné tout au long de l'enfance, ainsi que le respect de la bannière de la Légion Rouge.
Certains peuvent aimer, d'autres non. Les mariages sont fréquents, mais souvent d'intérêt. En effet, le rang social est déterminant dans le choix d'un compagnon, de même que la ressemblance physique. Certaines races ne peuvent pas aller avec d'autres. Les unions ne sont pas sacrées, car les Ordhaleron n'ont aucune croyance. Elles sont simplement formelles et effectuées par les assistants des consuls de chaque ville, de chaque village, et notées dans les registres. Il est de coutume de célébrer l'union avec ses proches, ses amis, autour d'un banquet. Les affrontements sont courants et il n'est pas rare d'y voir des morts. De toutes les manières, un mariage sans quelques morts est de mauvais augure pour les Ordhaleron.
Les débordements entre Ordhaleron, de même que les meurtres, sont singuliers. Les meurtres ne sont autorisés qu'au cours du rituel de Valeur ou des mariages. Ce qui simplifie les règlements de comptes. Tout meurtre commis en dehors de ces évènements, sans duel préalable, est puni de mort. Les autres crimes sont généralement punis par la torture et l'emprisonnement. Les crimes les plus légers sont jugés au cas par cas. C'est un tribunal, composé de magistrats, de juges et de hauts gradés militaires, qui fait procès et décide des peines encourues.
À vrai dire, tous les Ordhaleron sont plus ou moins considérés difformes par les autres races. Leurs physiques si différents et si singuliers pourraient être plus ou moins écorchés que cela ne se remarquerait pas...
Les Ordhaleron vouent une haine viscérale à l'égard des Valduris, surtout des Vreën. S'ils sont supérieurs en techniques militaires, les tactiques Humaines les ont souvent détournés de leurs objectifs et conduits à l'échec, malgré leur organisation précise et stratégique. Les seuls qu'ils ont pu vaincre définitivement furent les Eleär qui, des millénaires auparavant, avaient chassé de Neya et de Sunaï les quelques ancêtres des races de la coalition qui vivaient pourtant en paix avec eux. De mémoire collective, ils savent que ni les Eressåe, ni les Valduris n'ont aidé les Elfes, ce qui les amuse réellement. Les Eleär qui ont cru trouver refuge chez les Vreën, ont été massacrés. Les Hommes sont plus préoccupés par leurs puissances et leurs possessions que tout autre concept. La cruauté qu'on reproche aux Ordhaleron n'est en vérité que le reflet de la monstruosité des autres peuples pensants qui, des siècles durant, se sont entre-tués, n'ont cessé leurs conquêtes dévastatrices et leurs guerres d'infamie. Ils estiment que la vengeance est justifiée, que la guerre ne cessera jamais, car ils sont aux autres êtres de Rëa ce qu'est l'ombre à la lumière. Ils se savent maudits et haïs depuis des millénaires à cause de leurs différences, notamment physiques. S'ils ont leurs raisons, ils n'ont jamais souhaité arrêter de combattre, ni accepté la moindre conciliation.
Ces derniers dépendent de bien des facteurs, notamment de la race originelle des créatures qui composent la coalition. Il n'y a aucune obligation, en terme funéraire, qui soit imposée par l'Empire.
Un Ordhaleron peut être intégré au centre d'apprentissage de la Légion Rouge à tout âge, même dès sa naissance. Dans ce cas précis, il est élevé par les militaires et ne connaîtra que l'armée et le combat sa vie durant. Les plus jeunes et les plus faibles sont poussés à torturer et exécuter des condamnés pour annihiler toute once de pitié de leurs cœurs et faire disparaître la peur du sang et de la mort. Ces entraînements sont cruels, mais rendent les futurs guerriers puissants et téméraires. Hommes et femmes sont acceptés dans les bastions sans critère précis de sélection. Ils seront toutefois placés dans une section selon leurs compétences naturelles après les quarante années d'apprentissage obligatoire.
La légion Ordhaleron est de loin la plus meurtrière. Elle compte bon nombre de régiments détachés à chaque ville, à chaque village. Les bastions sont des forteresses impénétrables et extrêmement bien défendues. Les camps mobiles sont aussi très bien protégés. Si ces créatures sont considérées comme monstrueuses et barbares par les autres peuples de Rëa, leur force et l'ingéniosité de leurs chefs de guerre est loin d'être primitive. Agressifs, prêts à tout pour la conquête, leurs armées sont organisées pour l'attaque, la défense et l'embuscade à grande échelle. La gestion des corps de combattants est très différente des autres armées de Rëa, en effet un Lieutenant dirige un groupe hétérogène dont il gère la formation selon une stratégie précise.
Chacune des équipes d'infanterie peut être spécialisée au combat sur terre ou en mer.
Les guerriers peuvent avoir une famille, mais les services sont très longs et ils peuvent passer des années loin des leurs. Certaines fois des couples se forment au sein de l'armée, mais cela reste rare, car mal vu. Un soldat qui se divertit ainsi au sein de l'armée est en effet très mal considéré et les risques de refus de coopérer avec un ancien amant ou une ancienne maîtresse sont assez grands, bien qu'ils soient sévèrement réprimandés. La vie des membres de l'armée Ordhaleron est rythmée par les entraînements poussés, ce qui leur laisse peu de loisirs possibles.
L'Empereur est le Maître de l'État et possède tous pouvoirs. Il est protégé par le Général de l'armée Impériale, ainsi que par les meilleurs guerriers composant cette dernière. L'Empereur est assisté d'une Magistrature et d'une Assemblée de Consuls, qui lui tiennent lieu de conseil. Ses membres sont garants des lois et de leur application et sont élus par les autres membres de ces institutions pour un mandat de quinze ans.
Le gouvernement des Régions est géré par des Proconsuls, ou Gouverneurs, souvent issus de haut lignage. Ces derniers doivent s'assurer de la collecte d'impôts pour l'Empire, ainsi que de la protection de leur peuple. Les Gouverneurs sont élus par la Magistrature et l'Assemblée pour un mandat de dix ans. Ils veillent à l'exécution des lois dans leur territoire et sont également ceux qui coordonnent la mise en place de bastions de la Légion Rouge dans chaque ville, lorsque cela est jugé nécessaire.
Les villes et villages sont dirigés par des Tribuns Consulaires, élus par l'ensemble des Gouverneurs de l'Empire pour un mandat de dix ans renouvelable une fois, qui doivent s'assurer de la bonne collecte des taxes à transmettre à leur Gouverneur, ainsi que du bien-être des habitants de leur cité. Ils sont également en charge de coordonner les milices internes et détachements militaires veillant à la sécurité des villes.