Les Villileär vivent dans certaines forêts d'Algar, de Desde et d'Aiseth en Seregon, ainsi que dans les forêts de Lorh et d'Yra en Satvar. Considérés comme primitifs à grand tort, les Villieär - littéralement Elfes Sauvages en langue Eleär, ou plus couramment appelés Elfes Sylvains - sont proches de la nature et vivent avec elle, en elle. Refusant les édifications de pierre, ils privilégient des constructions arboricoles complexes et à la beauté époustouflante. Peu enclins à se mêler aux autres races ou ethnies Valduris, Eleär ou Eressåe, ils se terrent au cœur des forêts primordiales et vivent de pêche, de chasse et de cueillette. Ils n'ont aucun besoin d'apprendre à lire car la transmission de leurs savoirs est exclusivement orale. Ils sont pourtant loin d'être dénués d'intelligence et leur ascendance elfique les rend, au contraire, très spirituels. Croyant avec conviction en les puissances naturelles, ils communient avec la terre et les esprits. Ayant une connaissance accrue de la flore et de la faune, ils cultivent des plantes curatives, aromatiques ou hallucinogènes. Leur peau peut être claire, mais également hâlée de tons bronze ou doré. Leurs cheveux sont roux, blonds, bruns, ou blancs. Ils arborent pour la plupart des marques sacrées qui racontent leur propre histoire.
Rëa est mère, chaque créature qui vit en elle est enfant et nous formons un Tout inaltérable qui dépasse le temps. Les esprits nous guident et veillent sur nous.
Les Villileär croient en les esprits naturels. Ils sont présents dans chaque élément et dans chaque être vivant sur Rëa. Leur foi est basée sur l'existence d'un monde des esprits se fondant dans le visible et ces deux mondes entremêlés sont un tout. Les esprits sont sauvages et possèdent leur propre volonté, leurs propres aspirations. Celui qui s'aventurerait à contrarier l'un d'eux s'attirera certainement ses foudres, car si les esprits sont paisibles, ils peuvent aussi être redoutables. Le Grand Esprit est leur divinité. Chaque Elfe Sauvage se considère comme habité par un esprit animal qui représente ce qu'ils sont au fond d'eux, et qui les guide dans leur choix. Ce totem leur est dévoilé lors du passage à l'âge adulte.
Les valeurs de ces croyances sont fondées sur le respect de la nature et de sa puissance infinie. Ils vénèrent la terre, les plantes et les créatures peuplant Rëa, car pour eux tout et chacun est lié en ce monde.
Chaque événement important ; départ à la chasse, naissance, passage à l'âge adulte, est précédé d'un rite. Ce rituel est présidé par un Grand Sage qui prie aux esprits de leur accorder bénédiction et force. Il communique avec ces êtres surnaturels par transe en ingérant des plantes hallucinogènes et initie des bains rituels dans lesquels il est coutume de se purifier. Les Villileär fêtent chaque changement de saison en effectuant des danses sacrées en l'honneur des esprits.
Les grands Sages sont les maîtres spirituels suprêmes des Elfes Sauvages. Ils sont généralement très âgés et possèdent de grandes connaissances au sujet de la nature et des esprits. Pour un Villileär, devenir grand Sage est difficile car cela n'est réservé qu'aux plus érudits d'entre eux et à ceux qui maîtrisent le mieux les savoirs ancestraux.
Dans le souci de la préservation de l'âme et de l'esprit-totem le corps du défunt est enterré après une cérémonie, tout comme chez les Eleär du Crépuscule, à même la terre et recouvert d'un simple linceul comme vêtement d'éternité. Retournant ainsi à la terre nourricière, le corps libère l'âme et le totem, dans la douceur, au fil du temps.
Comme les autres Elfes, les Elfes Sauvages sont physiquement adultes vers vingt ans. Il n'y a pas réellement de concept de majorité chez eux, car leur éveil et leur sagesse sont ceux qui déterminent s'ils peuvent ou non partager leurs voix, leurs choix. Leur différence avec les autres Elfes est fondamentalement liée à leurs croyances naturelles. Un rituel de passage à l'âge adulte est célébré pendant deux jours, au cours du solstice d'hiver. Les jeunes Elfes sont préparés et leurs corps sont alors marqués des signes de leur clan, de leur famille, des composants de leur caractère et de leurs habiletés par des motifs particuliers aux formes complexes dont l'histoire ne peut être lue que d'eux. N'ayant pas de transmission écrite des savoirs, ces marques représentent une histoire qu'il est trop difficile de traduire pour celui qui n'est pas Villileär. Le jour du solstice d'hiver, se remettant des douleurs des marques fraîchement gravées en leur chair, des danses et des chants sacrés emplissent l'atmosphère. On fait alors ingérer des plantes aux vertus hallucinogènes aux jeunes Elfes, qui sont censés entrer en transe, communier avec la nature, leurs ancêtres, et auquel son totem, son animal gardien, se manifeste. Si le Villileär ne retrouve pas son animal gardien, il doit alors accomplir un acte de bravoure, souvent déterminé aléatoirement selon les oracles sacrés. Ces shamans servent alors de lien entre le monde des esprits, inaccessible au jeune Elfe et lui dévoilent son totem. Il est très délicat pour un Villileär qui n'ait jamais rencontré son gardien de s'intégrer aux autres, car il est considéré délaissé des esprits et de la nature. Son totem sera toujours auréolé de malheur et de mauvais auspices.
Les totems se manifestent sous différentes formes, toujours animales. Ils sont, selon les anciens, la représentation du caractère et du destin de l'Elfe Sylvain.
L'éducation et la transmission des savoirs se font uniquement à l'oral. Peu de Villileär savent lire et écrire. Cette science ne leur est pas nécessaire. Les shamans, les oracles, les anciens et les seigneurs très proches de leur peuple, dévoilent aux jeunes leurs connaissances des créatures animales, des végétaux et de nombreuses autres sciences qu'ils maîtrisent parfaitement, à l'instar des autres Elfes. C'est par erreur qu'on les pense primitifs. Leurs savoirs et leur conscience en le monde qui les entoure sont en effet bien supérieurs à ceux des autres races de Rëa, ils sont très éduqués, leur esprit aiguisé - cela est d'ailleurs surprenant pour les Valduris qui les rencontrent - mais c'est par choix et par conviction qu'ils vivent proches de la nature, le plus simplement. Dès leur enfance, on apprend aux Villileär à manier les armes. Protecteurs de leurs villes, de leurs familles, ils doivent savoir se battre, se défendre, mais aussi chasser et pister leurs proies. Dès qu'ils le peuvent, ils intègrent un domaine professionnel, selon leurs compétences innées, et sont formés par des artisans qui reconnaissent leur valeur au travail. Les familles Villileär restent très soudées, tout le long de leur vie.
Le plus souvent, les Villileär se lient à des compagnons ou des compagnes de même essence. Ils préfèrent s'assembler dans la ressemblance, pour éviter tout conflit au sein du couple. Les possessions matérielles ne comptent pas pour eux, le vice et la corruption non plus. Les unions sont donc uniquement des mariages d'amour. Lorsqu'ils sont célébrés, des chants sacrés sont entonnés et le shaman bénit les deux époux qui prêtent serment d'éternité dans la vie et dans la mort. Bien évidemment, les adultères existent, mais là, tout se fait à l'appréciation des individus. Si certains sont jaloux, d'autres ne le sont pas. Il est possible de se séparer d'un conjoint pour diverses raisons. Si leur serment est sacré, on considère qu'il peut être brisé s'il fait souffrir les époux.
La justice Villileär est simple. Aucun crime ne doit être commis. Les Elfes Sauvages n'ont aucune pitié pour leurs congénères criminels. Un meurtrier, un violeur, se verra condamné à mort et ce, malgré le déclin de leur race. Ils considèrent que la graine de la méchanceté risque de se reproduire, car les Elfes Sylvains transmettent à leur descendance leurs vices comme leurs vertus. Un voleur sera frappé, ou emprisonné. Tout autre crime plus complexe, comme la corruption, est condamné de bannissement à vie. Les agressions physiques se règlent entre Villileär ou parfois si le tort est injustifié ou trop grand, le criminel sera emprisonné.
Les Villileär, à l'instar des autres Elfes, ne naissent jamais difformes. Toutefois, ceux qui sont marqués par le temps ou par les blessures sont respectés comme gardiens des savoirs ancestraux et de l'intégrité de leur peuple.
Les Eleär, fiers mais ayant souffert, ont su s'adapter aux autres par obligation. Le regard qu'ils portent sur les autres est souvent empli de mélancolie, de douloureux souvenirs à propos de leur douloureux passé.
Les Elfes Sylvais, au contraire des autres Eleär, ne se sentent point supérieurs aux autres peuplades ; ils craignent toutefois autant les Valduris. Ces derniers les fascinent autant pour leur vie éphémère, leurs ingéniosités amusantes, que pour la cruauté dont ils peuvent faire preuve. Ceux qui leur sont les plus proches sont les Sharda du Sud dont les croyances et le pacifisme leur sont semblables, mais leurs contacts ont été rares. Les Eleär, à cause d'un passé difficile avec les Vreën, essaient d'éviter au maximum les échanges avec le peuple Valdur.
Les Eleär de l'Aube du Crépuscule sont leurs frères. Si, pour des questions de religion, ils ne se comprennent pas toujours, ils se respectent mutuellement et sont en paix.
Il est impossible de dire ce que les Eleär pensent des Atlantes, qui leur sont à la fois similaires et différents. Une sorte de rivalité s'est immiscée entre eux, mais ils ne se sont jamais combattus. Ils restent simplement indifférents et hautains, sauf en ce qui concerne la connaissance. Ils apprécient à échanger leurs savoirs mutuels lorsqu'ils se rencontrent.
Malgré leurs rivalités millénaires, les Elfes ont su mettre de côté les différends qui les opposaient jadis aux Nains dans leur déchéance mutuelle. Ils échangent et les accueillent ainsi volontiers, quoi qu'avec d'immenses réserves.
Sans aucun doute, les Elfes considèrent les Ordhaleron comme des abominations de la nature qui n'ont pas le droit de souiller Rëa de leurs cruels desseins. Si la haine leur est rare, ils haïssent pourtant profondément ceux qui les ont exterminés et délogés de leurs terres, leur causant par la suite un affreux trouble avec les Valduris chez qui ils crurent trouver refuge. Ils sont pour les Eleär la cause de tous leurs maux, et celle de la disparition de leur race.
Les jeunes Elfes Sylvains sont tous entraînés à la chasse depuis leur plus jeune âge. Ils sont donc également formés à se défendre contre les bêtes dangereuses et les autres créatures de Rëa. Tout naturellement, chacun sait plus ou moins se battre, car la vie de ces êtres farouches est rude. Chacun peut défendre son peuple en cas de rixe selon ses capacités, car si certains manient l'archerie avec facilité, d'autres sont plus à l'aise en combat aux lames.
Les Villileär ont une armée très semblable à celle des Alsderns. En effet, maîtres dans les embuscades et les petites batailles, ils ne sauraient souffrir de grandes guerres ou de bataille rangée. Comme tout Eleär, les rixes leur sont peu agréables, car ils sont très pacifistes. Les Guerriers sont répartis en corps différents et selon leurs aptitudes naturelles. Ils sont gérés par chaque seigneur et peuvent se réunir afin de défendre l'intégralité d'un territoire menacé. Les Elfes Sauvages les plus expérimentés gèrent des groupes d'une dizaine de Villileär de catégorie similaire. Les Protecteurs ne sont appelés que lors d'épreuves insurmontables, car ils protègent avant tout les membres de leur cité.
Originellement, tous les Elfes Sauvages étaient des protecteurs à l'air très primitif tant ils ne souhaitaient point se détourner de la nature. Toutefois, au contact des autres races et de leurs cousins Eleär, ils ont dû s'adapter et emprunter certaines coutumes vestimentaires et techniques de fabrication d'armes, car ils ne pouvaient pas faire le poids pendant les confrontations contre des guerriers cuirassés.
Les Villileär combattants sont avant tout des membres de castes précises. Chacun a une tâche à accomplir pour la subsistance de sa ville, une famille à entretenir... Ils vivent donc aussi simplement que les leurs et protègent les plus faibles en cas d'attaque.
Le Roi des Villileär ne gère pas un Royaume, à proprement parler, mais uniquement les différents clans présents sur le territoire que les Elfes Sylvains occupent. Il possède les pouvoirs décisionnels populaires. Le Roi est protégé par une garde d'élite, composée des meilleurs guerriers Villileär.
Il est assisté par un Shaman, ainsi que par les Anciens des différents clans qui forment son Conseil et qui se réunissent une fois par an afin de décider des règles à établir ou à revoir.
Les villes et villages sont dirigés par des Anciens ou des Shamans, ainsi que par des Grandes Maisons. Ils doivent s'assurer du bien-être des habitants de leur cité. Ces Maisons sont toujours nommées au mérite par l'Ancien ou le Shaman dirigeant le Clan et veillent à l'application des lois par le peuple. Ces dernières sont également en charge de coordonner les milices internes veillant à la sécurité des villes.