Ils sont redoutés pour leurs habiletés stratégiques et militaires, ainsi que pour leur intelligence. Ils peuvent être bruns, blonds ou roux et leurs prunelles passent par toutes les teintes de brun, bleu ou vert. Leur peau claire peut devenir mate aussi bien que rose au soleil. Peuple cupide et avide de savoir, il n'est pas rare qu'ils tentent de soumettre d'autres ethnies à leur volonté. Pourtant, cet affreux penchant est équilibré par l'existence d'érudits qui savent canaliser les seigneurs trop insatiables. Les Vreën ne croient qu'en un dieu, ce qui amplifie et conditionne leur manque de souplesse à l'égard de leurs frères Valduris. Tout comme les Sharda du Nord et les Inoës, les Vreën sont moins grands que les Alsderns. Leur taille moyenne oscille autour d'un mètre soixante pour les femmes et d'un mètre quatre-vingt pour les hommes.
Si la lumière n'existe pas sans ombre, l'ombre ne peut vivre sans lumière. Alors, Alvar est le bien et à la fois le mal qui réside en chacun. Unique et omniscient, il sait, voit, ressent. Il recueillera l'âme des vivants lorsque le temps sera venu de quitter Rëa et jugera ceux qui sont dignes de siéger à ses côtés. Ses enfants et ses prophètes auront leur place dans les cieux, près de l'empire des gardiens qui louent la gloire d'Alvar et protègent son royaume caché.
Les Vreën croient en un seul dieu. Ils le nomment Alvar. Ce dieu vit dans les cieux, a façonné Rëa et créé toute vie. Il n'est pas humanisé au même titre que d'autres dieux et n'a pas de représentation connue. Il est l'entièreté du monde et présent en tout lieu.Dans son royaume, il est entouré des Gardiens des cieux, faits à son image et veillant sur les créatures du monde. Il aurait déposé toute existence, toute plante, toute vie, toute magie sur Rëa il y a des centaines de millénaires et observe avec bonté les créatures qui sont ses enfants. Pourtant, souhaitant équilibrer le monde, il devint à la fois vertu et vice. C'est Alvar qui insinue la corruption dans les cœurs, éprouvant sans relâche la foi de ses enfants. Il est dit que ceux qui accéderont à son royaume divin seront ceux qui le mériteront, qui auront prouvé leur valeur. Celui qui ne se montre pas digne et se laisse ronger par la perversité sera, quant à lui, plongé dans une existence maudite au royaume noir.La douleur, le malheur et le désespoir sont les pénitences de ceux qui ont fauté de leur vivant. Si la rédemption leur est possible, car Alvar est pardon, ils devront attester en vivant mille vies qu'ils sont capables d'expier leurs fautes.
Les croyances Vreën prônent des règles honorables via la peur qu'inspire le royaume noir. Il est en effet délicat pour la plupart des Vreën de faire le mal en croyant à la souffrance dans la mort. La foi en Alvar cultive la bonté, la charité et le pardon comme valeurs principales.
Il est de coutume de prier tous les jours, sinon au moins une fois par semaine, le Dieu Alvar. Ces prières peuvent être faites au sein du foyer familial, ou bien dans les sanctuaires qui lui sont dédiés.
Plusieurs journées sont célébrées dans les cultes Vreën. Une office est donnée dans les temples à chacune de ces célébrations. Le premier jour d'Élye est fêté, notamment car il induit un nouveau cycle de vie. Au huitième jour de Phra est encensé le Gardien Trëaleus qui serait, il y a douze mille ans, venu apporter les paroles d'Alvar aux vivants. Le vingt-et-unième jour d'Auldera est célébré comme l'édification du premier temple d'Alvar, construit l'année où Trëaleus descendit sur Rëa. Le septième jour de Bremisc se tient une commémoration des massacres des premiers Vreën adeptes d'Alvar par leurs propres frères incroyants, il y a onze mille ans de cela. Le solstice d'été et le solstice d'hiver sont également célébrés.
Chaque enfant Vreën est considéré comme enfant d'Alvar et n'a pas besoin d'être intégré à sa paroisse par un rite initiatique. Il n'est pas évident en tant qu'étranger d'être accepté comme croyant dans la religion d'Alvar, car il faut prouver par ses connaissances et la démonstration de sa foi qu'on peut être accepté dans son royaume.
Il est très mal considéré de ne pas croire en Alvar, mais il est bien plus mal vu de n'avoir aucune foi.
Il existe des temples dédiés à Alvar disséminés dans chaque contrée Vreën. Les édifices appelés temples blancs sont dirigés par les femmes et les temples gris sont dirigés par les hommes. Ces lieux de culte restent ouverts à quiconque souhaiterait y accéder, homme ou femme. Si les prêcheurs y sont séparés, c'est simplement par respect de coutumes ancestrales dont l'origine reste incertaine et pour ne pas soumettre Sermonnaires et Hiérophantes à la tentation de la chair.
Le Sermonnaire est le dirigeant suprême de chaque temple. Il décide de tout ce qui le concerne. Viennent ensuite les Hiérophantes, qui prêchent aux croyants leurs savoirs, puis les Assesseurs qui s'occupent d'entretenir le lieu et d'assister les Hiérophantes. Généralement, on ne compte qu'un sermonnaire et un hiérophante par temple, mais les assesseurs peuvent être très nombreux.
Lorsque le nombre d'assesseurs souhaitant vivre dans le temple est trop important, les temples sont suffisamment agrandis pour leur permettre d'y demeurer, d'y cultiver de quoi survivre et d'élever du bétail. Les assesseurs peuvent être mariés et avoir des enfants, mais il s'agit d'un privilège qui n'est pas accordé aux Sermonnaires et aux Hiérophantes. Ces derniers doivent s'offrir corps et âme à Alvar, renonçant de ce fait à leur ancienne vie charnelle. Les assesseurs qui n'ont pas ou plus de famille peuvent devenir Hiérophantes à leur tour si on juge leur savoir et leur foi en Alvar suffisante. Il est aussi fréquent de voir un homme ou une femme abandonner époux et enfants pour son culte, mais il s'agit là d'un grand honneur fait à la famille. Sur la voie de la spiritualité, il faut une trentaine d'années à un Hiérophante, sous réserve d'une place à prendre, pour devenir Sermonnaire.
L'étude d'Alvar, mais aussi celle de nombreux sujets, est dispensée dans tous temples à ceux qui le désirent. Il est possible d'apprendre à lire, à écrire, à compter, mais aussi d'apprendre les choses pratiques de la vie, la navigation, le soin... Les relations charnelles n'étant pas taboues, car berceau de vie, leur étude peut être délivrée par les Assesseurs qui vivent encore normalement. Si les cours sont donnés par leurs assistants, les Sermonnaires, eux, se contentent d'enseigner à leurs disciples le culte d'Alvar et ses principes. Ces derniers dispensent également des rituels en l'honneur de leur dieu et des gardiens le septième jour de chaque mois. Pendant ces offices sont lues de nombreuses histoires métaphoriques sur Alvar, sur la représentation de ses valeurs et des chœurs y chantent ses louanges. Aucun enfant n'est admis à devenir assesseur, car l'on juge naturel de laisser chacun suivre la voie qu'il désire, quand il a la maturité de la choisir.
Les défunts sont préparés par des croque-morts, qui les apprêtent quelques heures après le décès afin de les présenter à la famille. Cette dernière va veiller la nuit suivant, pleurer son disparu. Puis, un cortège funéraire emmènera le défunt, placé dans un cercueil de bois précieux si elle en a les moyens, à la tombe où une stèle sera érigée en sa mémoire.
Tous les enfants nés Vreën et dont les parents célèbrent le culte d'Alvar sont, peu après leur naissance, présentés au Sermonnaire. Le prêtre verse sur le front des nourrissons quelques gouttes d'une eau sacrée censée appeler Alvar à veiller sur le nouvel être venu en son royaume terrestre. On appelle ce rite « Bénédiction de Vie ». À leurs quinze ans, leur foi en Alvar doit être confirmée ou rejetée. S'il est extrêmement mal vu de ne pas être croyant de la part du peuple, les membres de l'Ordre d'Alvar, dotés d'une grande sagesse et d'une grande tolérance, acceptent cet état. Ainsi, ils bénissent les jeunes qui se détournent de la foi pour qu'Alvar, dans sa bonté, leur accorde la protection éternelle malgré ce rejet. Une grande célébration est tenue pour celui qui, au contraire, confirme sa foi. Un Vreën est considéré comme un adulte à ses dix-sept ans et jugé vieux à partir de soixante ans.
Les enfants Vreën sont généralement élevés au sein de familles unies. Il est fréquent que les grands-parents vivent sous le même toit, pourtant, cela est réservé aux milieux les plus aisés dont les demeures sont les plus aptes à recevoir un grand nombre d'individus. Les grands-parents assurent, comme les parents, un grand rôle dans l'éducation des jeunes. Ils leur apprennent la bienséance, la foi, les règles Vreën. Si, pour une raison ou une autre, un parent se retrouve à devoir élever seul sa progéniture, oncles, tantes, ou tout autre membre de la famille ont pour devoir de les accueillir au sein de leur maison. La solidarité est généralement de mise. Parfois, on verra une mère ou un père seul recueilli par une famille qui n'est pas la sienne. Le sens de la cohésion des Vreën fait la force de cette ethnie. C'est en cela que les enfants sont majoritairement très bien éduqués et instruits. Ceci étant, les familles pauvres ou retranchées dans de petits villages mènent une tout autre vie. Même si l'éducation et l'instruction sont toujours dispensées gracieusement par les temples d'Alvar, les paysans n'ont que faire de la lecture et préféreront donner aux jeunes des tâches concrètes pour assurer la survie de la famille.
S'il est de coutume que des futurs époux de haute lignée soient chastes avant leur union, l'amour charnel n'est pas tabou chez les Vreën. Les jeunes gens se fréquentent généralement vers leurs dix-sept ans - lorsqu'ils sont considérés pleinement conscients de leurs choix - mais certains apprennent l'amour bien plus tôt. Si les liens d'amour ne sont pas rares, les mariages arrangés sont aussi très répandus. L'union de deux époux se fait dans les temples d'Alvar. Le Sermonnaire préside une messe, puis les invités se rendent à un grand banquet où il est coutume de danser et de chanter.
Le fondement de la justice Vreën est très strict. Des notables dédiés à l'application des lois sont en étroite relation avec les dirigeants des armées et milices de chaque lieu. Les criminels sont jugés par ce concile et chaque sentence appliquée après étude soigneuse de ses cas particuliers, selon la gravité du crime commis. Les méfaits les plus légers tels que le vol à l'étalage, l'ivresse publique, les petites bagarres de rue... sont sanctionnés par des travaux d'intérêt général au sein des services de ville (nettoyer les rues, participer aux constructions publiques, cirer les chausses et lustrer les armures de tous les militaires d'une caserne, etc.). Les peines les plus lourdes sont, quant à elles, assorties de peines de prison ou d'une exécution pour les forfaits les plus abominables. Les conditions des geôles Vreën sont exécrables. Il est en effet jugé intolérable de donner de bonnes conditions de vie à des criminels.
Les Vreën ne sont pas toujours beaux, il est évident que le succès réside tout autant pour eux sur l'image qu'ils renvoient que pour l'esprit dont ils peuvent faire preuve. Il est donc évident que les infirmités sont très mal considérées. Les bossus, très laids, lépreux etc. sont assez rejetés et vivent principalement dans les bas fonds de grandes villes. Les personnes aux yeux vairons sont considérées maudites.
Le peuple Vreën est fier et généralement hautain. Pourtant, si certains sont exécrables et mauvais, d'autres sont au contraire très tolérants envers les leurs ou envers les autres ethnies et races de Rëa.
Les relations entre les Vreën et les Alsderns ont toujours été délicates. Les Vreën considèrent les Alsderns comme des barbares. Les guerres de territoire ou volontés d'invasion sont encore fréquentes entre ces deux peuples.
Si les Vreën ont du respect pour les Sharda du Nord, c'est parce que leurs croyances se ressemblent quelque peu. Leurs dieux uniques respectifs sont le fondement de leur tolérance mutuelle. De plus, les Vreën sont très friands des bijoux et objets précieux importés d'Al'Akhab. Cela n'a pas empêché les Vreën de tenter de mettre la main sur leurs contrées, quelques centaines d'années plus tôt.
Il est impossible de préciser les relations ambiguës des Inoës et des Vreën. Les Inoës ont des croyances et coutumes si différentes que les Vreën leur vouent une certaine forme de respect mêlée à de l'incompréhension. Pourtant, ces deux ethnies ne sont pas ennemies. Les Vreën aiment par-dessus tout leurs arts, objets décoratifs et les soies qu'ils tissent.
Les Sharda du Sud et les Villileär sont considérés comme des tribus primitives par les Vreën. Si les Vreën de Seregon ont longtemps essayé de chasser les Villileär des forêts de leurs royaumes de Seregon après qu'ils soient venus de Neya et Sunaï, ils n'ont ni réussi, ni n'ont continué leurs tentatives de massacres. Les siècles et les lois leur ont appris à s'ignorer.
Les Vreën ont une haute estime pour ces peuples à la longévité exceptionnelle, proche de leur concept d'éternité. Cela n'a pourtant pas empêché ces derniers de massacrer les Eleär qui crurent trouver refuge, il y a des milliers d'années, sur les terres Vreën de Seregon ou de Satvar. Les Vreën peuvent être des teignes en ce qui concerne la possession de leur territoire.
Les Valduris, en majorité, ne ressentent aucune inimitié à l'encontre les Nains. Pourtant, à cause de ce que leurs aïeuls leur ont fait subir, ils savent parfaitement quelle haine ces derniers leur vouent...
Coalition détestée et crainte. Si les Ordhaleron de Sunaï sont peu dangereux en comparaison de ceux de Neya, les Ordhaleron qui vivent sur les terres Vreën sont souvent victimes de mise à l'écart ou de mépris, voire d'assassinats.
Les hommes entrent au service des armées Vreën sur sélection et dès leur quinzième année. Les jeunes veulent rarement faire leur service militaire, toutefois les tests d'aptitude sont obligatoires et tout jeune fuyard tentant d'y échapper est mis en geôle trois mois durant. Les critères de sélection sont basés sur des contrôles d'endurance, de force et d'obéissance. Ce sont les Lieutenants qui font passer ces examens aux adolescents, une fois par an. Les plus prometteurs sont alors séparés de leurs familles et éduqués par l'armée. L'art du combat à mains nues, armé, la défense, la monte ainsi que l'archerie leur sont appris. Leur affiliation à l'une des sections militaires se valide en fin de service minimum, soit vers leurs vingt ans. Ils sont alors envoyés là où le royaume a besoin d'eux. Si elles ont droit à demander de passer les tests d'aptitude, qu'une femme surprenne un Lieutenant est difficile. Pourtant, quelques-unes ont fait leurs preuves dans l'armée dans le passé et ont démontré une grande ténacité et leur vaillance. C'est pourquoi elles sont rares dans l'armée, mais toutefois très respectées.
L'armée Vreën est détachée en bastions pour chaque royaume Vreën. Chaque seigneurie, chaque ville, possède non loin sa propre forteresse militaire. Elle assure la protection de la zone en cas d'attaque. Les plus grands forts sont les capitales elles-mêmes et sont gérés par le Roi. Les capitales sont très grandes et le bastion militaire y est littéralement intégré. La caserne se situe toujours à proximité de la citadelle royale. Les armées sont strictement hiérarchisées.
Il s'agit d'une armée religieuse d'élite dirigée par les plus grands temples d'Alvar. Son organisation est identique à celle de l'armée Vreën classique : tous les corps, grades et fonctions y sont représentés. Cette armée n'est mobilisée qu'en temps de croisade à l'encontre de principes religieux impies, de missions de conversion religieuse, de manque d'hommes au service des armées royales ou de danger considérable auquel l'armée ne peut faire face seule. Chaque engagé peut demander d'entrer au service des armées d'Alvar, toutefois ce privilège n'est accordé qu'aux plus brillants et aux plus pieux d'entre eux.
Les hommes et les quelques femmes appartenant à l'armée vivent ensemble dans des bastions fortifiés. Les corvées sont dispensées aux plus éminents et à ceux possédant les plus lourdes charges militaires, mais chacun contribue au quotidien de sa forteresse. Les guerriers de l'armée Vreën peuvent entretenir une famille, toutefois il leur sera demandé de vivre à proximité et de venir chaque jour au fort pour servir son royaume et mériter sa solde. Des gardes sont également obligatoires, mais les permissions permettent de récupérer de cette vie difficile.
Le Roi est le chef du Royaume et possède les pouvoirs décisionnels. Il est protégé par un Sénéchal et une garde d'élite appelée Garde Royale, composée des meilleurs guerriers et stratèges de l'armée. Le Roi est assisté d'un Haut Conseil, formé de plusieurs Hauts Conseillers, qui gère avec lui le pouvoir exécutif limité par des traités et constitutions de son gouvernement.
Le pouvoir législatif est partagé entre deux Hautes Administrations, nommées respectivement Conseil législatif et Conseil Illustre. Ces deux administrations sont garantes du respect des réformes de chaque pays. Ces deux entités ont pour fonction respective de débattre à propos des réformes et lois à mettre en place, d'une part en ce qui concerne le fonctionnement du gouvernement et de la justice, pour le Conseil Législatif, d'autre part pour les stratégies économiques, commerciales, de relations internationales et du développement, pour le Conseil Illustre.
Les régions sont gérées par des Seigneurs : ducs, barons, marquis ou comtes, descendant de lignées de haute noblesse qui doivent s'assurer de la collecte d'impôts du Royaume, ainsi que de la protection de leur peuple. Ce titre est généralement héréditaire. Ils veillent à l'exécution des lois dans leur fief et sont également ceux qui coordonnent la mise en place de bastions de l'armée dans chaque ville, lorsque cela est jugé nécessaire.
Les villes et villages sont dirigés par des Prévôts. Ces derniers doivent s'assurer de la bonne collecte des taxes à transmettre à leur Seigneur, ainsi que du bien-être des habitants de leur cité. Ces Prévôts sont toujours nommés par le Seigneur de leur région et veillent à l'application des lois par le peuple. Ils sont également en charge de coordonner les milices internes veillant à la sécurité des villes.